Dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par l’ISFEC Aquitaine en partenariat avec la DDEC 47, Jérôme Sackur, chercheur en psychologie cognitive, et Charlotte Van Der Driessche, psychiatre et doctorante en psychologie cognitive, tous deux rattachés au Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique à l’Ecole Normale Supérieur d’Ulm à Paris, sont venus présenter les dernières avancées de leurs recherches sur les fluctuations de l’attention.
Qu’est-ce que la rêverie éveillée ? Un vagabondage mental qui advient lorsque, occupés à une tâche, nous nous mettons à penser à autre chose. C’est un événement mental non contrôlé, qui permet la créativité. Son contenu peut être verbal ou imagé. La rêverie éveillée occuperait 30 à 50 % de notre temps quotidien. Peu d’études se sont jusqu’à présent penchées sur la rêverie éveillée en contexte scolaire. C’est ce que se proposent de faire ces deux chercheurs.
Tous deux ont montré comment ce qui semble être une perte d’attention, est en fait « une rêverie éveillée » : l’attention, distraite par un mot, un son, peut amener le sujet à penser à autre chose. Cette rêverie éveillée, qui n’est ni de l’inattention, ni de la rumination, qui peut être inconsciente, est particulièrement présente lors de tâches rébarbatives et chez les sujets les plus jeunes ou les plus âgés.
La rêverie éveillée est systématique. C’est une propriété essentielle de l’esprit humain.
Jérôme Sackur
Selon Jérôme Sackur « La rêverie éveillée est systématique. C’est une propriété essentielle de l’esprit humain. » Mais on ne sait pas pourquoi, ni quel est exactement son déclencheur. L’absence de rêverie éveillée peut être liée à des déficits des fonctions exécutives.
Partant de ce postulat, Charlotte Van Des Driessche mène une étude sur ce qui distingue chez les enfants la rêverie éveillée des troubles de l’attention et de la pensée vide, particulièrement chez les enfants TDAH (déficit attentionnel). La pensée vide – déficit du dialogue intérieur – se distingue de la rêverie éveillée par l’absence de contenu.
Une étude menée dans plusieurs écoles du Lot et Garonne permettra peut-être d’analyser de manière plus concrète les fluctuations de l’attention chez les enfants et la place et les incidences de la rêverie éveillée en situation de classe.