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La réforme de la Formation initiale des enseignants

Quelles sont les mesures « clés » de la réforme de la formation initiale des enseignants ? Comment va-telle impacter les établissements dans l’accueil des futurs enseignants ? Quels nouveaux défis pose-t-elle à l’Enseignement Catholique? Philippe DELORME, Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique, revient avec nous sur les mesures prises pour mettre en oeuvre dans le réseau, les…

Quels sont les points clés de la réforme de la formation initiale des enseignants ? 

Je dirais qu’il y a 4 points essentiels à retenir de cette réforme : 

  • Tout d’abord un changement majeur dans le calendrier des concours. Les candidats devront désormais passer les concours de l’enseignement en fin de Master 2 et non plus en fin de MASTER 1. 
  • Puis, c’est la nature même des épreuves du concours qui est modifiée avec une plus grande prise en compte de la partie professionnelle. Ce qui, selon nous, va dans le bon sens.
  • 3ème point c’est la possibilité de faire des stages en responsabilité de 12 semaines. Ils permettront aux étudiants de mieux percevoir le métier d’enseignant et de réellement prendre conscience s’ils sont faits ou pas pour ce métier. À ces stages en responsabilité s’ajoutent également les stages d’observation et de pratique accompagnée (6 semaines en début de MASTER 1). 

Dans l’Enseignement Catholique, nous avons, par ailleurs, fait le choix, comme le décret nous le permettait de répartir ce stage sur la première année de MASTER MEEF (4 semaines de stage à la fin du M1) et la seconde année (8 semaines au début du M2).

Interview Philippe DELORME
  • Enfin, 4ème point une meilleure répartition au niveau des intervenants/formateurs issus de l’enseignement universitaire d’une part et les enseignants qui exercent le métier devant une classe d’autre part. Le renforcement au sein des équipes de formateurs d’enseignants de terrain, permet d‘améliorer la formation didactique mais aussi professionnaliser davantage les futurs enseignants. 

Un stage en responsabilité qui démarre dès la 1ère année, un calendrier modifié, concrètement qu’est-ce que cela change pour les chefs d’établissements qui accueillent les étudiants ? 

Philippe DELORME : Nos chefs d’établissement sont déjà depuis plusieurs années, fortement impliqués dans le processus de formation des enseignants. En effet, l’établissement formateur est au cœur de nos préoccupations depuis la première réforme de la formation des maîtres. 

La réforme va renforcer le phénomène et c’est l’occasion pour le chef d’établissement et ses équipes de faire découvrir à ces futurs enseignants la spécificité du métier dans l’Enseignement Catholique. C’est une merveilleuse occasion de transmettre notre projet et notamment la manière d’accompagner les personnes que ce soient des enfants ou des adultes. Un accompagnement suivi durant toute la durée des stages en responsabilité : avec par exemple des choses qui se font déjà : des points réguliers, des échanges sur les difficultés mais également sur les réussites et facilités. L’objectif étant de mettre les jeunes enseignants en confiance. Ces 12 semaines seront une période de formation pour ces enseignants en devenir. 

Aujourd’hui les vocations sont insuffisantes dans le second degré. Il faut que l’on se mobilise pour accueillir dans les meilleures conditions ces nouveaux enseignants et pour qu’on les aide à acquérir dès les premières années les bonnes pratiques. 

L’enjeu est important parce que mieux on accueillera, plus forts seront les liens entre ISFEC-Instituts catholiques, et-établissements, et plus nous réussirons à attirer des candidats. 

Le défi de l’accueil c’est faire rester nos enseignants dans l’Enseignement Catholique car ils auront découvert un projet riche de sens. Et pour cela, le stage peut-être un révélateur. 

Le SGEC a mis en place une politique pour dynamiser le recrutement des enseignants, quelles sont les mesures « phares »?

Philippe DELORME : En premier lieu, une grande campagne de communication pour devenir enseignant va être lancée au printemps intégrant les nouvelles modalités du concours. Nous avons souhaité que tous les établissements reçoivent des supports d’information. Nous comptons sur eux pour qu’ils diffusent les supports dans les paroisses entre autres.

D’autre part, nous avons fait le choix d’organiser de manière particulière les 2 années de MASTER MEEF pour nos futurs enseignants. Nous avons choisi de ne pas inscrire dans la dotation horaire des établissements, les emplois destinés à la formation des maîtres, mais de les mettre en surnuméraire. Ce qui va permettre d’éviter que dans une classe primaire, l’on ait, par exemple, 3 professeurs stagiaires pendant 1 semaine. Une mesure qui permettra aussi de faciliter la vie aux établissements, et de libérer des enseignants pour d’autres tâches, ou pour partir en formation. 

La répartition du stage en responsabilité en fin de M1 et en début de M2 permettra aux étudiants de se concentrer d’une part sur leur mémoire qu’ils pourront soutenir en milieu de M2 puis sur les concours à partir du mois de février/mars. Nous prenons le pari qu’ils seront alors dans de meilleures conditions pour réussir le concours. 

Compte tenu de l’évolution de la nature du concours, et sa professionnalisation, un certain nombre d’étudiants peuvent choisir de passer par des masters MEEF. 

Le défi pour nous est aussi d’attirer dans nos masters MEEF de plus en plus d’étudiants du 2nd degré. Aujourd’hui nos ISFEC et universités catholiques forment les étudiants sur 7 disciplines, l’objectif serait de pouvoir former des étudiants 2nd degré dans une vingtaine de disciplines. 

Pour assurer une formation dans 20 disciplines, nous avons défini des niveaux : 

  • Niveau 1 : la formation dans certaines disciplines peut être assurée par tous les ISFEC, lorsque le nombre de candidats est important.
  • Niveau 2 : La formation à d’autres disciplines pourra être assurée d’une manière régionale : lorsque le nombre de candidats sur le territoire couvert par un seul ISFEC est insuffisant. Il faudra alors élargir à une région, voire à 2 régions. 
  • Niveau 3 : Les formations qui ne peuvent être assurées qu’au niveau national car les cohortes sont très faibles. Pour ces formations, il y aura 1 ISFEC porteur avec une université porteuse, 

Nous objectif est de nous inscrire dans une démarche de qualité de la formation et les choix se feront en termes de compétences et ressources des différentes entités.